Divertissement

Visages de personnes transgenres ornent une œuvre d’art sur la Place Trafalgar de Londres

Un œuvre d’art mettant en vedette les moulages en plâtre du visage de centaines de personnes transgenres a été exposée mercredi dans la place Trafalgar de Londres, où leurs traits seront usés par le vent et la pluie de Londres au cours des 18 prochains mois.

L’œuvre « Mil Veces un Instante (A Thousand Times in an Instant) » de l’artiste mexicaine Teresa Margolles est un cube de 3,3 tonnes métriques (3,6 tonnes américaines) recouvert de masques de visage de 726 personnes trans, non binaires et de genre non conforme. C’est la dernière œuvre d’art placée sur le « Quatrième Plinthe », un grand socle en pierre sur la place centrale de Londres.

Margolles, qui a été formée comme médecin légiste et a travaillé dans une morgue, a utilisé du sang et des matériaux issus de scènes de crime dans des oeuvres d’art explorant la mort et le conflit.

La nouvelle sculpture évoque un Tzompantli, un support utilisé dans les civilisations mésoaméricaines pour afficher les crânes des ennemis capturés et des victimes de sacrifices. Elle rend hommage à l’une des amies de l’artiste, une femme transgenre nommée Karla qui a été tuée à Ciudad Juárez, au Mexique en 2015. Le crime reste non résolu.

Les organisateurs du projet affirment que l’œuvre va « vieillir naturellement » en étant exposée, avec les détails des visages s’effaçant lentement alors que le plâtre est exposé aux éléments.

Trafalgar Square est l’un des principaux lieux de rassemblement pour les touristes et les manifestants à Londres. La quatrième plinthe, érigée en 1841 pour une statue équestre inachevée, a été occupée par une série d’œuvres d’art depuis 1999, pour environ 18 mois à la fois. Parmi les occupants précédents, on trouve un pouce géant en bronze, une sculpture d’une géante tourbillon de crème fouettée surmontée d’une cerise, une mouche et un drone, ainsi que 2 400 membres du public qui se sont succédé sur le socle pendant une heure chacun au cours de 100 jours.

En rendant hommage à la mémoire de Karla et à toutes les personnes victimes de crimes de haine, cette installation artistique invite à la réflexion sur la dignité et la liberté de vivre pleinement sa propre identité, malgré les défis et les obstacles rencontrés.