Technologie

Snapchat l’application la plus utilisée pour le grooming en ligne, selon la NSPCC

Snapchat se classe comme la plateforme la plus utilisée pour le grooming en ligne, selon les chiffres de la police fournis à l’association caritative pour enfants NSPCC. En effet, plus de 7 000 infractions liées à la communication sexuelle avec un enfant ont été enregistrées au Royaume-Uni jusqu’en mars 2024 – le nombre le plus élevé depuis la création de cette infraction. Parmi les 1 824 cas où la plateforme spécifique utilisée pour le grooming a été enregistrée par la police, Snapchat représentait près de la moitié des cas. Cela souligne le fait que la société attend toujours que les entreprises technologiques rendent leurs plateformes sûres pour les enfants.

Becky Riggs, la responsable de la protection de l’enfance pour le Conseil national des chefs de police, a qualifié les données de « choquantes ». Elle souligne l’importance de placer la responsabilité de la protection des enfants en ligne entre les mains des entreprises créant ces espaces et de renforcer les règles que les plateformes de médias sociaux doivent suivre.

Un exemple illustrant ces chiffres troublants est celui de Nicki (nom d’emprunt), une victime de grooming à l’âge de huit ans. Elle a été contactée via une application de jeu par un prédateur qui l’a incitée à passer sur Snapchat pour discuter. Sa mère, appelée Sarah par la BBC, a découvert ces échanges et a contacté la police, prenant ainsi la situation en main pour protéger sa fille.

Les critiques sont également dirigées vers la conception de Snapchat qui met en danger les enfants. Les messages et les images disparaissent après 24 heures, rendant les comportements répréhensibles plus difficiles à suivre. De plus, les expéditeurs sont informés si le destinataire a capturé un message. Le NSPCC souligne que les enfants signalent directement des préoccupations liées à Snapchat, mais que ces signalements ne sont souvent pas pris en compte.

Les chiffres montrent une augmentation des cas de grooming depuis l’entrée en vigueur de l’infraction de communication sexuelle avec un enfant en 2017, avec un record de 7 062 cas enregistrés cette année. De plus, 48 % des cas où la plateforme était connue ont été enregistrés sur Snapchat. Les infractions de grooming signalées sur WhatsApp ont légèrement augmenté, tandis que les cas sur Instagram et Facebook ont diminué ces dernières années, ces trois plateformes étant propriété de Meta.

Le gouvernement réagit à cette situation alarmante en soulignant la responsabilité des entreprises de médias sociaux de prévenir ce type d’abus sur leurs plateformes. De nouvelles réglementations en vigueur imposent aux grandes entreprises technologiques de publier leurs évaluations des risques liés aux préjudices illégaux sur leurs plateformes, sous peine de sanctions. L’Ofcom, organisme de régulation des médias, a affirmé qu’il n’hésiterait pas à prendre des mesures coercitives contre les entreprises ne respectant pas leurs obligations en matière de prévention du grooming.

En conclusion, il est impératif que les entreprises technologiques prennent des mesures concrètes pour assurer la sécurité des enfants en ligne et que les autorités renforcent la réglementation pour protéger les jeunes des prédateurs en ligne. La vigilance des parents reste essentielle pour garantir la sécurité de leurs enfants sur les plateformes numériques.