Rappelez-vous, les États-Unis n’ont pas besoin de rembourser toute leur dette et il existe un moyen facile de la stabiliser, déclare le lauréat du prix Nobel Paul Krugman.
Le débat autour de la dette américaine continue de faire rage, mais l’économiste Paul Krugman se veut rassurant. Dans une tribune publiée dans le New York Times, le lauréat du prix Nobel affirme que le niveau record de 34 billions de dollars de dette n’est pas une raison de s’inquiéter. En effet, selon lui, la dette en proportion du produit intérieur brut (PIB) est similaire à celle de la fin de la Seconde Guerre mondiale et bien en dessous du fardeau actuel de la dette du Japon ou du niveau d’endettement du Royaume-Uni après la guerre, sans déclencher de crise de la dette.
Krugman souligne que la plupart des crises de la dette dans l’histoire ont eu lieu dans des pays qui empruntaient dans une autre devise, ce qui n’est pas le cas des États-Unis. Bien que la dette américaine ait fortement augmenté au cours des dernières décennies, les préoccupations actuelles concernent la poursuite de cette tendance sans urgence particulière, ni même une catastrophe mondiale de l’ampleur de la Seconde Guerre mondiale.
Alors que le chemin emprunté par les déficits et la dette dans les décennies à venir inquiète davantage les investisseurs et les décideurs politiques que les niveaux actuels, Krugman estime que la clé réside dans la stabilisation de la dette en proportion du PIB, plutôt que dans son remboursement intégral. Il met en avant une étude récente du Center for American Progress qui estime que les États-Unis doivent augmenter les impôts ou réduire les dépenses de 2,1% du PIB pour y parvenir. Selon lui, cette augmentation ne devrait pas nuire à la croissance, car la part des recettes fiscales du gouvernement américain par rapport au PIB est plus faible que celle d’autres pays riches.
Malgré la résolution relativement simple des enjeux liés à la dette, Krugman souligne que le principal obstacle est politique. Il met en garde contre la radicalisation du parti républicain, qui pose des problèmes bien plus graves que la dette fédérale.
En conclusion, même si la situation de la dette et du déficit américains suscite des doutes et des inquiétudes, Paul Krugman plaide pour une approche pragmatique basée sur la stabilité de la dette par rapport au PIB. Il rappelle que l’histoire économique des États-Unis montre qu’une croissance solide et une inflation maîtrisée peuvent contribuer à réduire la dette sans nécessairement la rembourser intégralement. À l’heure actuelle, la priorité devrait donc être de trouver un équilibre entre les dépenses et les recettes, plutôt que de céder à la panique face à un niveau de dette apparemment insoutenable.