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L’éventualité d’une victoire de Trump et l’imposition de droits de douane massifs déclenchent la pire vente de stocks des marchés émergents depuis 10 mois.

Les marchés émergents sont confrontés à leur pire déclin mensuel depuis janvier en raison de la montée en puissance de Donald Trump dans les sondages pour l’élection présidentielle américaine à venir. Le candidat républicain a promis d’augmenter drastiquement les tarifs d’importation, allant jusqu’à 20% et même 60% pour la Chine.

La chute des actions des marchés émergents s’est accentuée ce mois-ci, avec l’indice MSCI Emerging Markets en baisse pour le quatrième jour consécutif jeudi, affichant une baisse de 3,1% ce mois-ci. Des titres comme Samsung, Alibaba, Tencent et Meituan ont été les plus touchés, représentant plus de la moitié de la baisse de l’indice.

Ce repli s’explique par l’incertitude croissante entourant une victoire possible de l’ancien président Donald Trump à l’élection, les investisseurs se méfiant de la mise en œuvre de son plan tarifaire. En effet, sur le marché de paris cryptographiques Polymarket, les chances de victoire de Trump ont grimpé jusqu’à 66% mardi, leur plus haut niveau depuis que le président Joe Biden était encore en lice en juillet. Elles se situent maintenant légèrement en dessous à 62%.

En parallèle, les sondages sont beaucoup plus serrés, avec la dernière moyenne nationale des sondages compilée par RealClearPolitics montrant un score de 48,7% pour Kamala Harris contre 48,5% pour Donald Trump.

Les craintes des investisseurs d’une guerre commerciale destructrice ne sont pas infondées. En 2018, la guerre commerciale de Trump avec la Chine a entraîné une sous-performance significative par rapport aux actions américaines, et les stratèges estiment que l’issue de l’élection pousse à nouveau les investisseurs à se détourner des actions des marchés émergents alors que l’incertitude se renforce.

« Les élections américaines sont devenues un moteur clé de l’incertitude, alors que le positionnement en risque fluctue clairement vers une position plus prudente. Au cours de nos récentes interactions avec les clients, nous avons senti que l’appétit des investisseurs mondiaux envers les marchés émergents pour augmenter leurs budgets de risque au cours des prochaines semaines avait été considérablement réduit », ont écrit des analystes de Citi dans une note la semaine dernière.

D’autres facteurs, comme les tensions géopolitiques croissantes au Moyen-Orient et la vente massive d’obligations, poussent également les investisseurs à se détourner des actifs risqués. Les investisseurs expriment également leur déception face aux mesures de relance de la Chine, qui avaient initialement alimenté un rallye des actions des marchés émergents le mois dernier.

En conclusion, la perspective d’une victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine et la mise en œuvre de ses propositions tarifaires ont créé une atmosphère d’incertitude qui pousse les investisseurs à se tourner vers des actifs plus sûrs, provoquant ainsi une baisse des actions des marchés émergents.