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D’énormes projets de construction en Arabie saoudite pourraient être réduits en taille.

Au début de 2023, le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salman, avait répondu à la scepticisme entourant les projets de construction phares du pays en déclarant : “Ils peuvent continuer à dire cela, et nous pouvons continuer à leur prouver le contraire.” Cependant, près d’un an plus tard, certains des doutes se sont avérés fondés.

En effet, l’Arabie saoudite semble avoir réduit ses plans pour le gigantesque projet de développement désertique Neom, qui est au centre de la Vision 2030. Ce programme de diversification économique, mené par le prince Mohammed pour sortir l’économie du pays de sa dépendance au pétrole, consiste en plusieurs « giga projets » d’une valeur de plusieurs billions de dollars. Ces projets comprennent une ville de divertissement aux abords de la capitale Riyad, plusieurs complexes hôteliers de luxe en bord de mer Rouge, ainsi qu’un ensemble d’autres destinations touristiques et culturelles.

Toutefois, la chute des prix du pétrole a impacté les recettes gouvernementales, obligeant Riyad à réévaluer ces projets et à explorer de nouvelles stratégies de financement. Un conseiller gouvernemental, sous couvert de l’anonymat, a confirmé que les projets étaient en cours de révision, avec une décision attendue prochainement. Il est certain que cela entrainera un recalibrage : certains projets pourraient être retardés ou réduits.

L’emblématique projet Neom, à hauteur de 500 milliards de dollars, visait à construire 10 villes futuristes dans une région désertique du nord-ouest du pays. Parmi ces projets, « The Line » était le plus ambitieux, envisageant une ville linéaire sans carbone révolutionnant la vie urbaine. Cependant, il a été révélé que seule une partie de ce projet serait réalisée d’ici 2030.

Cette réduction des ambitions de Neom met en lumière les défis de financement auxquels le gouvernement saoudien est confronté. Le coût officiel de construction de Neom, 500 milliards de dollars, dépasse de 50% le budget fédéral annuel du pays. Les analystes estiment que le coût total du projet pourrait dépasser les 2 billions de dollars.

Pour répondre à ces défis, l’Arabie saoudite explore différentes opportunités de financement, notamment la vente d’actions de sa société pétrolière nationale Saudi Aramco. Cependant, la volatilité des prix du pétrole et la faible attractivité des investissements étrangers posent des défis supplémentaires.

Malgré ces difficultés, l’Arabie saoudite continue de s’engager dans des secteurs tels que le tourisme, l’exploitation minière, les divertissements et le sport pour diversifier son économie. Alors que le pays se prépare à accueillir plusieurs événements internationaux majeurs, il devra faire des choix stratégiques pour gérer efficacement ses ressources et atteindre ses objectifs économiques à long terme.