Dans la musique et la danse, les artistes soudanais transportent les spectateurs réfugiés chez eux
En ces temps de guerre et de bouleversements, les réfugiés soudanais trouvent du réconfort dans la musique et la danse traditionnelles de leur pays. Alors que le conflit a déplacé des millions de personnes et transformé Khartoum en un champ de bataille urbain, un groupe de réfugiés soudanais en Égypte s’est regroupé pour former la troupe « Camirata ». Leur objectif : préserver la musique et la danse folkloriques soudanaises, un véritable héritage culturel menacé par la guerre ravageuse.
Fondé en 1997, le groupe Camirata rassemble 12 membres soudanais qui chantent dans 25 langues différentes. Les performances de la troupe, accompagnées d’instruments de musique locaux tels que le tanbour et les nuggara drums, ont un puissant impact sur les spectateurs, favorisant le pardon et l’unité parmi les Soudanais touchés par la guerre.
Fatma Farid, une chanteuse et danseuse du groupe, a témoigné de son changement de perspective sur l’art depuis le début de la guerre, soulignant l’importance de transmettre un message à travers sa musique. Pour Kawthar Osman, une chanteuse du groupe depuis 1997, chanter sur le Nil lui rappelle les nombreuses facettes de la culture soudanaise, tout en servant d’hommage à la paix dans un contexte de conflit.
Alors que plus de 2 millions de Soudanais ont fui leur pays en quête de sécurité, ceux qui sont restés ont dû affronter des conditions de vie de plus en plus précaires. Les défis quotidiens tels que l’insécurité alimentaire, les pillages et le manque d’accès aux soins de santé ont contraint de nombreux Soudanais à prendre des décisions difficiles pour survivre.
Malgré les difficultés et l’incertitude quant à un retour éventuel au Soudan, les membres de la troupe Camirata restent déterminés à préserver leur héritage culturel et à diffuser un message d’espoir à travers leur musique. Leur engagement envers la paix et l’unité au sein de la communauté soudanaise est une source d’inspiration pour tous ceux touchés par la violence et la guerre.
En ces temps sombres, la lumière de la musique et de la danse traditionnelles continue de briller, rappelant aux réfugiés soudanais en Égypte les richesses de leur patrimoine culturel et l’importance de rester unis face à l’adversité.