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Comment les petits mais puissants moteurs d’Audi pourraient changer le jeu des véhicules électriques

La transition vers les groupes motopropulseurs électriques est en marche

La plupart des principaux fabricants ont déjà dévoilé leurs feuilles de route technologiques pour la prochaine décennie qui impliquent un passage progressif des moteurs à combustion interne (ICE) aux groupes motopropulseurs entièrement électriques.

La décision de faire cette transition ne peut pas être prise à la légère car il s’agit d’une tâche titanesque, en particulier pour les fabricants d’automobiles qui ont investi massivement dans la construction d’usines de production de moteurs à combustion interne. Il est question non seulement de coûts et de changement de stratégie, mais aussi d’implications culturelles. Les compétences acquises dans l’industrie automobile au cours des 100 dernières années pour le développement de groupes motopropulseurs à combustion interne complexes seront remplacées par un ensemble de compétences totalement différentes.

L’usine d’Audi à Gyor, en Hongrie, est présentée comme la plus grande usine de powertrain au monde et c’est là que la société fabrique tous les groupes motopropulseurs électriques pour sa nouvelle plate-forme Premium Platform Electric (PPE), développée en collaboration avec Porsche pour les voitures plus grandes.

L’usine produit à la fois les moteurs d’entraînement et les essieux pour les propres voitures d’Audi. Le côté moteur implique un changement complet par rapport à la fabrication traditionnelle de groupes motopropulseurs. Les opérations de coulée et d’usinage de bloc-moteur, de forage de cylindres et d’assemblage des dizaines de pièces en mouvement ont laissé la place à une alternative en apparence plus simple, les stators et rotors des moteurs électriques.

Audi affirme avoir produit 500 000 moteurs électriques depuis 2018, et même s’il y a moins de pièces mobiles dans le résultat final, il reste encore beaucoup de pièces à assembler. Il y a 15 machines à cintrer automatiques qui fabriquent les bobinages en forme de  »crochets » qui, dans les moteurs modernes, remplacent les longueurs continues de fil des bobinages traditionnels.

Chaque stator (qui forme les bobines d’un moteur entourant le rotor en rotation avec ses aimants permanents) comprend 140m de fil de cuivre dans ces bobinages en forme de  »crochets », qui sont liés en longueurs continues avec 235 soudures laser. Les pressions supplémentaires et les fixations moins nombreuses que dans les moteurs à combustion interne signifient que davantage de robots peuvent être utilisés pour l’assemblage.

Les groupes motopropulseurs électriques sont élégamment modulaires et la sortie de couple pour différents véhicules est modifiée simplement en allongeant ou en raccourcissant les moteurs. Le couple aux roues et la vitesse maximale sont variables en changeant les rapports des paires d’engrenages dans ce qui, par comparaison avec les moteurs à combustion interne, sont des transmissions simples.

En conclusion, la transition vers les groupes motopropulseurs électriques nécessite des changements majeurs dans la fabrication des moteurs, mais offre également une modularité et une flexibilité accrues. Les défis techniques sont nombreux, mais les constructeurs automobiles reconnaissent l’importance de cette transition vers une mobilité plus durable.