Alors que l’industrie des centres de données explose, un village anglais devient un champ de bataille
Le Tithe Barn, situé en bordure du village anglais d’Abbots Langley et initialement construit pour stocker les récoltes des agriculteurs paysans, a été transformé en logements qui préservent ses siècles d’histoire. Cependant, les résidents se battent actuellement pour stopper un projet de développement voisin qui représente l’avenir.
Un projet de construction d’un centre de données sur un terrain situé de l’autre côté de la route a été rejeté par les autorités locales, mais il obtient une deuxième chance du gouvernement du Premier ministre britannique Keir Starmer, qui cherche à réformer pour stimuler la croissance économique après la victoire électorale de son parti travailliste en juillet.
Les habitants d’Abbots Langley, à 30 kilomètres au nord-ouest de Londres, craignent que le centre de données ne sollicite les ressources locales et ne crée du bruit et du trafic qui endommageraient le caractère du paisible village, qui abrite un peu plus de 20 000 habitants. On y trouve une église avec une tour en pierre datant du XIIe siècle et, plus bas dans la rue, une cour circulaire pittoresque de chaumières rustiques qui étaient autrefois une ferme, inspirée d’une construite pour la reine française Marie-Antoinette.
Alors que le boom de l’intelligence artificielle alimente la demande en matière de cloud computing provenant de fermes de serveurs dans le monde entier, de tels projets opposent les considérations commerciales, les priorités nationales et les intérêts locaux les uns aux autres.
Le vice-Premier ministre britannique Angela Rayner a décidé de revoir les appels interjetés par les promoteurs de trois projets de centres de données après qu’ils aient été rejetés par les autorités locales, retirant ainsi la décision des mains des urbanistes. Ces projets incluent Abbots Langley et deux projets dans le Buckinghamshire, à l’ouest de Londres.
Les projets suscitent la controverse car les centres de données seraient construits sur des terres classées « vertes », réservées à la protection contre l’urbanisation. Rayner souhaite exploiter ces terres pour le développement, affirmant que la majeure partie est de mauvaise qualité.
Le gouvernement britannique fait des centres de données un élément clé de ses plans de croissance économique, les considérant comme une « infrastructure nationale cruciale » pour donner aux entreprises la confiance d’investir en eux.
Malgré ces arguments en faveur des centres de données, les préoccupations environnementales persistent, notamment en ce qui concerne leur impact sur l’environnement et leur consommation massive d’électricité. Ces sujets restent au cœur des débats et soulignent les tensions entre développement économique et protection de l’environnement.