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Le procureur de la Nouvelle-Calédonie enquête sur les suspects derrière les troubles meurtriers

Les autorités ouvrent une enquête en Nouvelle-Calédonie après des violences

Les autorités françaises en Nouvelle-Calédonie ont ouvert une enquête suite à des troubles qui ont fait sept morts et de nombreux dégâts dans l’archipel du Pacifique, marqué par des décennies de tensions entre les partisans de l’indépendance et ceux fidèles à la France.

Les violences ont éclaté le 13 mai en réaction à des tentatives de modifier la Constitution française et de changer les listes électorales en Nouvelle-Calédonie. La France a déclaré l’état d’urgence sur son territoire du Pacifique le 15 mai et a dépêché des centaines de renforts pour aider à réprimer la révolte qui a inclus des tirs, des affrontements, du pillage et des incendies.

Le procureur Yves Dupas a déclaré qu’ils s’intéressent à ceux qui tirent les ficelles, qui ont organisé la planification et ont commis ces abus en Nouvelle-Calédonie. Il a ajouté que les enquêteurs s’intéressent à toute personne sur l’île, quelle que soit son degré d’implication ou de responsabilité dans les troubles, qu’ils soient auteurs ou commanditaires.

Les autorités enquêtent également sur ceux soupçonnés de violences contre des civils pris dans les troubles. Le procureur a déclaré que plusieurs policiers de Nouvelle-Calédonie étaient en garde à vue.

Les sept personnes tuées lors des fusillades comprenaient quatre membres de la communauté Kanak autochtone et deux gendarmes, a déclaré Dupas. Un des gendarmes a été tué par accident, selon le ministère de l’Intérieur français.

Depuis le 12 mai, 442 personnes ont été détenues en Nouvelle-Calédonie, dont 90 ont été déférées devant la justice. Le président français Emmanuel Macron a décidé de lever l’état d’urgence pour faciliter le dialogue entre les acteurs locaux et les autorités françaises en vue de l’avenir de l’archipel et de restaurer la paix.

Les partis pro-indépendance et les leaders Kanak ont exhorté Macron à retirer le projet de réforme électorale si la France veut « mettre fin à la crise ». Les opposants craignent que la législation électorale ne favorise les politiciens pro-français en Nouvelle-Calédonie et ne marginalise encore davantage les Kanaks indigènes qui ont longtemps milité pour être libres de la domination française, malgré de fortes disparités économiques.

La Nouvelle-Calédonie est devenue française en 1853 sous l’empereur Napoléon III. Elle est devenue un territoire d’outre-mer après la Seconde Guerre mondiale, avec la citoyenneté française accordée à tous les Kanaks en 1957.

Les tensions perdurent depuis des décennies entre les Kanaks indigènes cherchant l’indépendance et les descendants des colons et autres colons blancs qui souhaitent maintenir le territoire dans la France.

L’île du Pacifique, à l’est de l’Australie, connue des touristes pour ses atolls et récifs inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, est le théâtre de ces tensions profondes.