Technologie

Le département de la justice affirme que TikTok a collecté les vues des utilisateurs américains sur des sujets tels que l’avortement et le contrôle des armes.

La plateforme de médias sociaux TikTok est de nouveau visée par des critiques cinglantes de la part du Département de la Justice américain. Selon les autorités, l’application aurait la capacité de collecter massivement des informations sur les utilisateurs en se basant sur leurs opinions sur des sujets sensibles tels que le contrôle des armes à feu, l’avortement et la religion. Cette collecte de données se ferait notamment via un système interne appelé Lark, qui permettrait aux employés de TikTok de communiquer directement avec les ingénieurs de ByteDance en Chine.

Les autorités fédérales affirment que ces données sensibles seraient ensuite stockées sur des serveurs chinois et accessibles aux employés de ByteDance en Chine. De plus, un outil de recherche interne de Lark permettrait aux employés de TikTok et de ByteDance aux États-Unis et en Chine de recueillir des informations sur le contenu des utilisateurs, y compris leurs opinions sur des sujets sensibles comme l’avortement ou la religion. Ces révélations interviennent dans le cadre d’une bataille légale majeure sur l’avenir de la plateforme sociale populaire, qui compte plus de 170 millions d’utilisateurs américains.

Le Département de la Justice met en garde contre ce qu’il appelle « une manipulation de contenu secrète » par le gouvernement chinois, affirmant que l’algorithme de TikTok pourrait être conçu pour façonner le contenu que les utilisateurs reçoivent. Les autorités américaines craignent que cette capacité de manipulation puisse être utilisée à des fins néfastes. TikTok, de son côté, soutient que l’interdiction de l’application violerait le premier amendement en muselant la voix de ses 170 millions d’utilisateurs américains. La société affirme également que le gouvernement n’a jamais fourni de preuves de ses allégations et que cette interdiction constituerait une atteinte à la liberté d’expression.

Le Département de la Justice conteste ces arguments, affirmant que la loi vise à protéger la sécurité nationale sans cibler la liberté d’expression, et soulignant que la Chine et ByteDance, en tant qu’entités étrangères, ne sont pas protégées par le premier amendement. Les arguments se cristalliseront lors des plaidoiries prévues pour septembre. En attendant, la lutte pour la protection des données et la liberté d’expression sur les plateformes de médias sociaux reste au cœur des préoccupations des autorités américaines.